Des chênes pour rebâtir Notre-Dame

Lors de la conférence « Des chênes pour Notre-Dame : la Normandie mobilisée », propriétaire, expert forestier, scieur ont témoigné et dialogué avec un responsable de l’établissement public en charge de la reconstruction.

A côté des dons financiers, c’est aussi une mobilisation remarquable de toute la filière qui a participé bénévolement : les chênes sont offerts, certaines grandes scieries ont été mécènes de petites scieries afin qu’elles puissent aussi participer à cette aventure et France Bois Forêt a financé le transport.

J’ai demandé à 7 propriétaires s’ils étaient d’accord pour donner leurs chênes. Les 7 ont répondu positivement. Ensuite nous avons eu 15 jours pour les abattre. Nous avons essayé de les regrouper afin de ne pas avoir à aller les chercher dans toute la Normandie. Nous avons tenté de mobiliser là où c’était un peu moins compliqué.

J’ai d’abord été surprise car je n’imaginais pas que l’on allait nous solliciter. Cela a été extraordinaire !

Cet incendie a été un choc pour tout le monde et un choc aussi pour les gens qui ont du bois. Quand monsieur Cappelaere m’a envoyé un email, je n’ai pas attendu le lendemain pour lui dire oui. Tout s’est très vite passé, car avec la montée de la sève, cela a été assez rapide. Il fallait que le 15 mars, les chênes soient abattus. Le 25 février à 7h30 du matin nous avons été convoqués. On a vu arriver les bûcherons et le matériel. Nous avions choisi les 2 chênes la veille. En 1h tout était prêt. C’était absolument incroyable de voir la joie des gens qui était là. Tout était parfait ! En plus de la fierté que j’avais à donner des arbres, les gens de la commune avaient l’impression que c’était un bout de la commune qui partait dans la rénovation de Notre-Dame.

Les 1000 chênes de la flèche de Notre-Dame viennent de toute la France. Un travail colossal de compilation des données a été réalisé. Aujourd’hui on sait exactement d’où vient chaque chêne. On connait le nom du propriétaire, la parcelle, la commune, le nom du bûcheron, du débardeur, le diamètre de l’arbre au pied, au milieu, la longueur de la grume utilisée.

Le travail de sciage a été réparti sur 45 scieries sur le territoire. En Normandie, nous étions environ 10 a participé au sciage des grumes. Nous avons rentré les grumes dans nos parcs à bois, puis nous les avons sélectionné en fonction des pièces à réaliser.

A la scierie de Mortrée nous avons dédié une semaine entière au sciage de Notre-Dame.

Nous nous sommes regroupés avec plusieurs scieries ornaises. Comme il y avait un besoin en grande pièce, le groupement s’est associé à la scierie Patry qui sait scier des grandes longueurs. Nous avons scié des pièces de 10 à 16 mètres, que l’on ne sait pas faire dans nos scieries. La scierie Patry a fait la prestation de sciage pour le groupement.

Aujourd’hui les bois pour la flèche de Notre-Dame sont encore dans les scieries. Ils sont stockés, ils doivent sécher. Avant leur départ pour Paris, ils seront contrôlés pour vérifier que chaque pièce corresponde aux attentes des charpentiers.

Les prochaines étapes : reconstruction de la flèche, puis réalisation de la charpente, fermeture de la voute pour 2024.

Avec le soutien