En juin, à l’hôtel de ville d’Alençon, 4 femmes ont été lauréates du concours Bois & design 2023. Un engouement féminin pour les métiers du bois ? Quelle est leur parcours ? Pourquoi le bois ? …
A elles de vous le dire !
Lauréate catégorie professionnel
Julie Baert
Pourquoi avoir participé au concours Bois & Design ?
Le concours Bois et Design nous a intéressé parce qu’il correspond à ce que nous essayons de mettre en avant : le lien vertueux entre le bois et le design et la collaboration entre les différents acteurs d’un territoire.
Comment êtes-vous arrivée dans le monde du bois ?
Derrière Hagi nous sommes deux designers issus d’un parcours design orienté espace, mais, par essence, le designer est curieux et nous n’avons pu nous restreindre à un domaine du design. Vivant dans le Perche, au cœur de la forêt de Bellême, le lien entre le bois et la conception s’est fait très rapidement. À force de lectures et d’échanges nous avons alors appris à connaitre le bois : le coup de foudre !
Comment avez-vous pensé à votre objet ?
Hagi est né d’une volonté simple : faire une gamme de mobilier propre. Pour nous, « propre » ça veut dire intégralement bio-dégradable et avec une faible empreinte carbone. Ce postulat de départ a donc induit beaucoup de contraintes mais surtout beaucoup d’évidences : ce sera un objet uniquement constitué de bois brut biosourcé, sans colle, sans clous, ni vis qui rendrait compliqué voire impossible la circularité de l’objet.
Qu’avez-vous prévu pour la suite ?
Actuellement, à notre niveau, nous continuons à promouvoir Hagi pour démocratiser l’eco-conception, mettre en avant le savoir-faire français autour des métiers du bois et surtout montrer que le bois et le design sont un perfect-match et qu’il y a encore beaucoup à explorer.
Julie Baert est co gérante du studio de design JNOB
Du 7 au 16 septembre, elle participe à la Paris Design Week avec le tabouret HAGI
Le tabouret HAGI
Lauréate catégorie étudiant
La télétravailleuse
Laure Cowley
Pourquoi avoir participé au concours Bois & Design ?
J’ai pris connaissance du concours Fibois via une publication Facebook. L’idée de concevoir un objet utile à partir de bois local ou de réemploi m’a parlé d’emblée puisque la consommation responsable et raisonnée ainsi que le recyclage sont les valeurs socle de mon projet professionnel.
Comment êtes-vous arrivée dans le monde du bois ?
Il y a quelques années j’ai commencé à « bricoler » avec du bois de palette pour des petits projets personnels. Je me suis vite rendue compte que le bois me permettait d’exprimer ma créativité. Au fil du temps, opérer une reconversion dans la filière bois m’est apparu comme une évidence. J’ai fini par sauter le pas l’année dernière et j’ai rendu ma blouse de secrétaire médicale à l’hôpital pour m’engager dans la voie de l’ébénisterie. Je viens d’ailleurs d’obtenir mon CAP au terme de dix mois de formation à l’Institut Lemonnier. Et je ne compte pas m’arrêter là puisque je poursuis l’aventure encore deux ans en vue de décrocher le brevet des métiers d’art.
Comment avez-vous pensé à votre objet ?
Je me suis donc prise au jeu de réfléchir au cahier des charges imposé par le concours.
« Si je devais participer, qu’est-ce que je proposerais ? » Au petit matin d’une courte nuit, l’idée est venue. Une télétravailleuse ! Petit mobilier gain de place à la fois pratique et décoratif, c’était aussi un clin d’œil à l’évolution de la place de la femme dans notre société. Portée par les retours positifs de mon entourage, j’ai décidé de relever le défi. Ce concours m’a permis de me mettre à l’épreuve et me prouver que j’étais capable de mener un projet jusqu’à son terme en toute autonomie. Avoir remporté ce prix représente beaucoup pour moi dans ma jeune carrière.
Qu’avez-vous prévu pour la suite ?
Les démarches sont en cours pour créer ma micro entreprise. Je vais lancer mon activité progressivement en parallèle de mon apprentissage à l’Institut. Je produis actuellement des tableaux en mosaïque de bois récupéré et je suis en phase de réflexion pour le développement de mon affaire. Quoiqu’il en soit, le recyclage restera le fil conducteur de mon projet. J’espère contribuer à sensibiliser le public au réemploi à travers cette matière noble et vivante qu’est le bois. Dans cet optique, je m’efforcerai de trouver les meilleurs compromis pour rendre mes créations accessibles au plus grand nombre.
Lauréate coup de coeur du public
Avec plus de 2 500 votants, c’est un binôme qui a remporté ce coup de coeur : Virginie, salariée et Roxane, apprentie de l’entreprise GLLU ont été choisies par le public pour leur palabrette.
Virginie nous raconte
Pourquoi avoir participé au concours Bois & Design ?
Ce sont nos patrons, Baptiste et Mélissa qui nous ont proposés de faire ce concours. Baptiste avait été dans le jury l’année précédente. Dans l’équipe de Gllu, il y a plusieurs alternants et ils avaient tous envie de participer ! Grégoire, qui est en CDI comme moi, était également de la partie.
Roxane, mon binôme sur ce concours, était surtout concentrée sur ses révisions et ne voulait pas vraiment participer. Et moi, ayant beaucoup moins d’expérience que mon collègue Grégoire, je ne sentais pas de me présenter en tant que professionnelle. Alors, comme je trouvais dommage que tout le monde participe sauf nous deux, j’ai proposé à Roxane qu’elle s’inscrive et je lui apporterai mon aide dans ce projet (qui serait également son « chef d’œuvre » pour le CAP).
Comme nous sommes toutes deux liées par une profonde amitié, cette idée nous a emportées, et notre binôme Fibois est né !
Comment êtes-vous arrivée dans le monde du bois ?
J’ai 47 ans et un passé professionnel qui n’a pas grand-chose à voir avec le monde du bois. J’ai un BAC Médico-Social, mais j’étais contrôleuse qualité en métallurgie (entre autres tâches !). A 42 ans, quand la dernière entreprise où j’ai exercé a été rachetée et que je n’y trouvais plus l’humanité, le respect et le plaisir, je suis partie pour retrouver ailleurs la joie d’aller travailler. Je souhaitais me reconvertir, et je savais déjà que le bois m’attirait, même si je ne faisais que « bricoler » ! La rentrée suivante, j’ai donc intégré le CEREF de Bourgtheroulde pour passer mon CAP de menuisier fabricant. J’ai d’ailleurs croisé le chemin de Gllu à deux reprises pendant des stages.
Comment avez-vous pensé à votre objet ?
Lorsque l’on a décidé de se lancer dans ce projet, nous voulions l’une et l’autre fabriquer un objet qui nous serait personnellement utile, en plus d’être simple et sympa !
Comme nous manquions d’assises pour pouvoir nous poser dans la nature lors de petites escapades au grand air, et également pour recevoir nos amis pour partager des apéritifs, nous avons réfléchi à une petite chaise. Au début, nous étions partis sur quelque chose de compliqué à réaliser, et comme nous n’avions pas trop de temps à y accorder, nous avons opté pour un modèle beaucoup plus simple, inspiré des fauteuils à palabres africains.
Bon, comme c’est une version « mini » et sans réfléchir vraiment à l’avance à son nom, lors de la fabrication nous en parlions en nommant notre petite chaise, la « Palabrette ». Et ce nom est naturellement devenu officiel !
Qu’avez-vous prévu pour la suite ?
Pour ma part, j’ai prévu de continuer à m’épanouir humainement et professionnellement chez Gllu, comme c’est le cas depuis bientôt 3 ans !
La palabrette
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